Au cœur de la forêt d’Yrwood, là où la lumière d’Irkay perçait encore à travers l’épais manteau des frondaisons, vivait Ilana, une guérisseuse dont le nom était murmuré avec espoir parmi les âmes en détresse. Son existence semblait tissée de mystères, comme si la forêt elle-même l’avait engendrée pour combattre l’ombre rampante d’Argone.
Origines et Héritage
Ilana était née d’une lignée oubliée de druidesses, gardiennes des anciens rituels de Shibaya, la déesse de la vie. Son sang portait les échos d’un passé où les hommes et les esprits de la forêt vivaient en harmonie. Sa mère, Elaris, fut une prêtresse du sanctuaire d’Yrwood avant que la corruption ne consume son temple et la force à fuir avec sa fille encore enfant. Loin des cités dévastées, Ilana grandit sous la protection des bois sacrés, guidée par les esprits ancestraux qui lui enseignèrent les secrets des herbes, des onguents et des rituels de guérison.
Mais lorsque vint la Legacy 4, la forêt elle-même commença à suffoquer. Dreylorn sombrait sous le joug d’Argone, et Ilana sentit que son devoir n’était plus de simplement soigner, mais de combattre.
Apparence et Présence
Ilana semblait appartenir à la forêt autant que les arbres eux-mêmes. Grande et élancée, sa silhouette était enveloppée dans des étoffes vertes et brunes, tissées à partir des fibres des cèdres d’Yrwood. Son visage, marqué par la sagesse, portait les traits doux et déterminés des filles de la terre. Sa chevelure auburn, longue et tressée, était souvent ornée de petites pierres de lune et de feuilles séchées, symboles de son lien avec Shibaya.
Ses yeux, d’un vert profond presque luminescent, reflétaient la magie de la nature et brûlaient d’une lueur étrange lorsqu’elle invoquait les anciens chants de guérison. Ses mains, fines mais puissantes, étaient tatouées de symboles druidiques, vestiges d’un rituel lui permettant de canaliser l’énergie des esprits sylvestres.
Son Combat contre la Corruption d’Argone
Ilana savait que la simple prière ne suffirait pas à repousser la noirceur. Dreylorn était perdu, mais pas irrécupérable. Armée de son savoir, elle s’aventura jusqu’aux villages désertés, tentant de purifier les terres gangrenées par la magie sombre.
— « L’ombre ne peut être chassée que par la lumière, et la lumière naît du sacrifice », murmura-t-elle en écrasant une poignée de fleurs d’aetheris, une plante rare capable de ralentir la nécrose des âmes damnées.
Les survivants parlaient d’elle comme d’un spectre bienveillant. On racontait que, la nuit, on pouvait apercevoir une silhouette drapée de vert glisser entre les arbres, ses paumes brillant d’une lueur dorée, imposant ses mains sur les mourants pour apaiser leurs souffrances. Certains pensaient qu’elle était une illusion, une légende inventée par les désespérés. D’autres, ceux qu’elle avait sauvés, savaient qu’elle était bien réelle.
Mais Ilana se savait seule. Là où elle marchait, Argone envoyait ses serviteurs. Chaque incantation de purification l’affaiblissait, chaque rituel la rapprochait d’un destin funeste. Elle sentait déjà l’ombre ronger ses forces, une voix rauque et ancienne murmurant à son oreille, l’invitant à céder.
Elle refusa.
Tant que la forêt d’Yrwood tiendrait, tant qu’une seule lueur brillerait dans les ténèbres de Dreylorn, elle continuerait à se battre.
Les fleurs d’Aetheris sont des plantes rares et précieuses qui poussent uniquement dans les lieux où la lumière d’Irkay a touché la terre avec pureté avant que l’ombre d’Argone ne tente de les corrompre. Considérées comme des reliques vivantes du monde d’avant, ces fleurs jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la souillure qui ronge Dreylorn et d’autres terres gangrenées par la malédiction du dieu de la mort.
Les fleurs d’Aetheris sont d’une beauté envoûtante, comme si elles avaient été sculptées par les cieux eux-mêmes. Leur apparence varie légèrement selon le sol où elles poussent, mais elles présentent toujours certaines caractéristiques communes :
Pétales luminescents : D’un bleu argenté, leurs pétales semblent capturer la lumière du soleil et la restituer sous la forme d’une lueur douce et surnaturelle lorsque la nuit tombe. Certains prétendent qu’en les regardant trop longtemps, on peut entrevoir des éclats du royaume céleste d’Irkay.
Tige d’émeraude : Sa tige, fine et robuste, est d’un vert éclatant, striée de fils dorés qui pulsent faiblement, comme une sève vivante.
Cœur cristallin : En son centre brille une perle dorée, un cœur cristallin qui réagit à la présence de la corruption. Lorsqu’une créature souillée par Argone s’approche, la perle noircit et les pétales se replient, tentant de résister à l’influence maléfique.
Les Fleurs d’Aetheris ne sont pas simplement belles : elles sont l’une des seules armes naturelles capables de ralentir la propagation de la corruption.
Purification du corps et de l’esprit
Réduites en poudre et infusées dans une eau bénie par un prêtre d’Irkay, elles permettent de ralentir la transformation des êtres corrompus, empêchant les premiers symptômes du Cauchemar Gris de s’installer.
Appliquées en baume, elles apaisent les brûlures infligées par la magie noire et redonnent un peu de force aux mourants.
Barrière contre l’ombre
Lorsqu’elles sont plantées aux abords des terres infectées par Argone, elles forment une sorte de rempart invisible, empêchant la propagation rapide des ténèbres. Toutefois, leur protection n’est pas éternelle : si la malédiction est trop puissante, elles fanent et meurent.
Rituel de Lumière
Il est dit que certains prêtres et guérisseurs, comme Ilana, savent utiliser ces fleurs dans un ancien rituel oublié permettant de dissiper la noirceur. Ce rituel est épuisant, car il exige de fusionner sa propre énergie vitale avec la fleur, risquant ainsi d’attirer l’attention des créatures d’Argone.
Les Larmes d'Aetheris : Une concoction distillée à partir des Fleurs d’Aetheris, restaurant la vitalité et repoussant les influences néfastes.
En raison de leur pouvoir unique, les fleurs d’Aetheris sont convoitées autant que redoutées.
Les adeptes d’Argone cherchent à les détruire, voyant en elles une menace à l’expansion de leur maître. Certains racontent que les plus puissants nécromanciens peuvent inverser leur pouvoir, transformant ces fleurs en vecteurs de pestilence.
Les alchimistes et les guérisseurs, en revanche, paieraient une fortune pour en obtenir ne serait-ce qu’un pétale, tant leur rareté les rend précieuses.
Mais il est une vérité troublante que peu osent évoquer : les fleurs d’Aetheris meurent lentement. Chaque année, leur nombre diminue, et certains craignent qu’un jour, elles disparaissent entièrement, laissant le monde sans défense contre l’ombre.
Peut-être qu’un jour viendra où l’on ne parlera plus des fleurs d’Aetheris que comme une légende… un dernier souvenir d’un monde où la lumière osait encore défier les ténèbres.