Avant de devenir la redoutable Reine Elara de Lunaria, elle était une érudite fascinée par les mystères de l'univers, particulièrement les forces qui transcendent la vie et la mort. Née dans une famille noble de Cendralis, la capitale de Lunaria, elle portait déjà dans son regard un éclat qui fascinait et inquiétait. Sa jeunesse fut marquée par une curiosité insatiable pour les textes occultes et les légendes des dieux oubliés, en particulier celles liées à Argone et Kharon. Ces récits interdits, soigneusement dissimulés dans les bibliothèques interdites de Lunaria, la plongeaient dans une quête obsessionnelle : comprendre ce qui se trouve au-delà du voile de la mortalité.
Adolescente, Elara se distingua comme une prodige dans l'Ordre des Lunarias, un cercle mystique dédié à l'étude des astres et de leur influence sur la magie. Cependant, son ambition la poussa à explorer des chemins plus sombres. Elle trouva dans les ruines des temples d’Argone des fragments d’un grimoire ancien qui détaillait les rites de corruption et les pactes immortels. Bien que mise en garde par ses pairs, elle persista, convaincue que ce savoir pourrait faire d'elle non seulement une érudite influente, mais aussi une puissance capable de remodeler Lunaria selon sa vision.
Elara n’était pas destinée au trône. Ce dernier appartenait à son frère aîné, Orion, un roi aimé et respecté. Mais lorsqu'une épidémie mystérieuse frappa la cour, Orion mourut brusquement, laissant le trône vacant. Des rumeurs circulèrent à propos d’un empoisonnement, et certains pointèrent du doigt Elara, bien qu'aucune preuve ne fut jamais découverte. La vérité, cependant, était bien plus sombre : Elara avait invoqué une malédiction des anciens textes qu’elle avait étudiés, sacrifiant son propre sang pour qu'Argone l'entende.
C’est dans un rêve funeste qu’Argone apparut à Elara, lui proposant un pacte : l’immortalité en échange de sa loyauté et de son obéissance. Elara, comprenant le poids de l’offre, accepta sans hésiter. Argone, voyant en elle une âme ambitieuse et rusée, y vit une opportunité de semer davantage de chaos. Grâce à ce pacte, elle monta sur le trône et transforma Lunaria en un royaume qui n'hésitait pas à explorer des savoirs occultes et interdits.
Sous son règne, Lunaria devint un bastion de la connaissance et des arcanes. Elara encouragea ses sujets à repousser les limites de la magie, et l’armée de Lunaria s’enrichit d'armes et de rituels inspirés de son alliance secrète avec Argone. Cependant, elle resta une figure divisée. Certains la vénéraient comme une visionnaire ayant offert à Lunaria une place prééminente dans l'archipel, tandis que d'autres & le Tempus Phaïton voyaient en elle une reine corrompue, dont les ambitions risquaient de conduire le royaume à sa perte.
Il était une fois, dans le royaume mystérieux de **Lunaria**, un palais d’argent se dressait sous les voiles d’un ciel éternellement parsemé d’étoiles. Là vivaient le roi Aeryn Lorynthar, sage et impérieux, et la reine Nyssara Lorynthar, dont la beauté éthérée était célébrée dans tout l’archipel. Leur fils aîné, le prince Orion, portait déjà sur ses épaules le poids de la lignée royale, car il était destiné à régner. À ses côtés grandissait sa jeune sœur, Elara, une enfant discrète mais dont les yeux, aussi sombres que les abysses célestes, révélaient une curiosité insatiable.
Orion, héritier royal, était l’objet de toutes les attentions. Ses jours étaient rythmés par des apprentissages rigoureux sous la supervision des **trois ordres majeurs de Lunaria** :
- Le Tempus, la caste politico-religieuse, veillait à ce qu’il maîtrise l’art de la diplomatie et de la loi sacrée.
- La Caste Blanche, dirigée par le grand prêtre, forgeait en lui une piété indéfectible et une foi envers les dieux.
- Les Érudits de Lunarias, vêtus de toges jaunes, façonnaient son esprit par les sciences, les arts magiques, et les mystères des astres.
Mais ce n’était pas tout. Orion devait également prouver sa valeur aux Vigiles Astrales, des protecteurs du royaume, et recevoir la bénédiction des mystérieux Ombreliens, serviteurs des secrets lunariens, et des Sélènes, gardiens des traditions ancestrales.
En comparaison, la petite Elara, dernière-née de la lignée, était largement laissée à elle-même. Lunaria n’attendait d’elle qu’un mariage diplomatique, et ses désirs étaient rarement pris en compte. Pourtant, l’ombre d’Orion ne suffisait pas à contenir son esprit ardent. Elara aspirait à plus que le rôle d’une princesse insignifiante.
À ses 14 ans, une tradition ancestrale imposa à Elara de choisir son destin : rejoindre l’un des ordres du royaume pour y recevoir une formation spécialisée. Ses parents et le conseil espéraient qu’elle rejoindrait la **Caste Blanche**, où elle pourrait cultiver une dévotion pieuse et renforcer les liens spirituels de la royauté. Mais Elara surprit tout le monde en choisissant les **Érudits de Lunarias**.
"Pourquoi les érudits ?" lui demanda son père, sceptique.
"Parce que ce sont eux qui osent poser les questions que personne d’autre n’ose formuler," répondit-elle calmement, avec une détermination que nul ne pouvait ignorer.
C’est ainsi qu’elle fut envoyée dans la **Spirale de Lumestra**, la grande académie des érudits de Lunarias, nichée au sommet des Monts Lunaires.
Dès son arrivée, Elara se sentit chez elle parmi les archives poussiéreuses et les bibliothèques infinies de la Spirale. Les érudits la regardèrent d’abord avec méfiance : une princesse, habituée au confort et au protocole, pouvait-elle s’adapter à leur vie austère, dédiée à la quête de savoir ? Mais Elara, délaissant les privilèges de son rang, plongea avec passion dans ses études.
Elle se distingua rapidement par une curiosité qui semblait sans limites. Alors que ses camarades se contentaient des enseignements classiques — cartographie céleste, alchimie et sorts d’éveil astral —, Elara cherchait des réponses dans les domaines les plus sombres. Elle dévora des textes interdits, s’aventurant même dans les catacombes de la Spirale où étaient scellés les grimoires liés à Argone et Baal.
Ses professeurs commencèrent à s’inquiéter. Parmi eux se trouvait **Sélora Astrith**, la Matriarche des érudits, une femme au regard perçant et à l’esprit aiguisé. Elle remarqua rapidement l’obsession d’Elara pour les arcanes interdits. Lors d’une nuit d’hiver, Sélora convoqua la jeune princesse dans son observatoire.
"Je vois ce que tu cherches, Elara," déclara-t-elle en la fixant.
"Alors pourquoi me mettre en garde, si vous-même avez exploré ces mêmes sentiers ?" rétorqua Elara.
"Parce que je connais le prix à payer pour comprendre l’incompréhensible," répondit la Matriarche, énigmatique.
Malgré ses avertissements, Sélora accepta de prendre Elara sous son aile. Elle savait que tenter de réprimer un esprit aussi vif serait une erreur. Plutôt que de lui interdire les mystères sombres, elle s’efforça de lui enseigner la prudence et l’équilibre.
Au fil des ans, Elara devint une érudite redoutable, maîtrisant des disciplines que peu osaient étudier. Mais son ambition, alimentée par une soif de pouvoir et de liberté, la mena bien au-delà des limites acceptées par l’Ordre. Les murmures des dieux sombres, Argone et Baal, résonnaient déjà dans son esprit, promettant des réponses que même les astres ne pouvaient lui offrir.
Pourtant, malgré son audace et son obsession grandissante, Elara conservait une partie de son humanité, une vulnérabilité qu’elle dissimulait soigneusement. Cette vulnérabilité, un jour, disparaîtrait lorsque son frère Orion périrait et que le trône de Lunaria se retrouverait vacant.
Ainsi, au sein des Érudits de Lunarias, la princesse devint Elara la Prodigieuse, une érudite à la fois admirée et redoutée. Mais ce n’était que le début de son ascension, car les ténèbres qu’elle effleurait allaient bientôt réclamer un prix que nul n’aurait pu imaginer.
La Matriarche Erudite de Lunaria, appelée Sélora Astrith, est une figure légendaire parmi les érudits de l'Ordre des Lunarias. Connue pour sa sagesse incomparable et son rôle de guide dans les arcanes les plus obscurs, Sélora est celle qui a formé Elara, future reine de Lunaria, et l'a introduite à un monde de mystères qu'elle seule osait explorer.
Sélora vivait recluse dans une tour ancienne située aux confins de Cendralis, un lieu surnommé *La Spirale des Ombres*, à cause des étoiles gravées sur ses murs qui semblaient danser sous la lueur de la lune. C’était un lieu d’étude interdit, où seuls les érudits les plus chevronnés étaient autorisés à entrer.
Elara, à peine âgée de 14 ans, avait déjà gagné une réputation d’esprit brillant mais rebelle parmi les novices de l’Ordre des Lunarias. Ses professeurs, dépassés par son insatiable curiosité, décidèrent de l’envoyer auprès de Sélora, pensant que la vieille érudite saurait tempérer son arrogance. Mais, au lieu de réprimander la jeune fille, Sélora vit en elle une étincelle qu’elle reconnaissait : celle de l’ambition dévorante mêlée à une intelligence rare.
Leur première rencontre fut marquée par un échange mémorable.
Pourquoi viens-tu dans ma tour, enfant ?, demanda Sélora sans détour.
Parce que personne d’autre ne peut répondre à mes questions, répliqua Elara avec assurance.
Amusée et intriguée, Sélora répondit simplement :
Alors, prouve-moi que tes questions méritent des réponses."*
Cette épreuve marqua le début d’une relation complexe entre maître et élève. Elara, d’abord défiée par les exigences rigoureuses de Sélora, gagna progressivement sa confiance en démontrant une soif de connaissance inextinguible.
Sous la tutelle de Sélora, Elara fut initiée à des domaines que peu d’érudits osaient explorer :
Les Arcanes Interdits
Sélora ne se limitait pas aux enseignements traditionnels des Lunarias. Elle croyait que la connaissance, même dangereuse, était un outil puissant. Elle guida Elara à travers les anciens manuscrits retrouvés dans les ruines d’Argone, enseignant les bases des rituels interdits tout en la mettant en garde contre leur utilisation.
"Comprendre l’ombre n’est pas devenir son esclave, mais connaître sa nature pour ne pas être dévorée" enseigna t elle à Elara.
L'Astrologie des Ténèbres
Loin des simples constellations étudiées par les érudits ordinaires, Sélora initia Elara à l’astrologie des ténèbres, une discipline qui étudiait les configurations célestes influençant la mort, la corruption et le renouveau. Elara développa un talent remarquable pour interpréter ces signes, ce qui devint un de ses atouts majeurs en tant que reine.
Les Pactes et le Libre-Arbitre
Sélora enseigna également à Elara la délicate balance entre faire un pacte avec une puissance divine et conserver sa propre volonté. Bien qu’elle n’approuvât pas toujours les alliances avec Argone ou Baal, elle comprenait leur utilité dans des situations désespérées.
"Un pacte, Elara, est une épée à double tranchant. Ce n’est pas la puissance qui t’abandonnera, mais ton âme si tu laisses l’épée te guider."*
Avec le temps, leur relation évolua d’un simple rapport maître-élève à une sorte de collaboration intellectuelle. Sélora reconnaissait en Elara une prodige capable de surpasser tous les érudits avant elle, tandis qu’Elara voyait en Sélora un modèle de discipline et d’ambition.
Lorsqu’Elara accéda au trône après la mort de son frère Orion, Sélora devint sa conseillère personnelle, mais aussi une ombre silencieuse, restant dans les coulisses pour guider discrètement sa protégée. Pourtant, une fissure commença à apparaître dans leur relation.
Sélora, bien que fascinée par le potentiel d’Elara, vit avec inquiétude la jeune reine approfondir ses liens avec Argone. Lorsque Elara lui confia son pacte avec le dieu des ténèbres, Sélora se montra alarmée.
"Je t’ai enseigné à marcher sur le fil des ombres, mais tu es en train de plonger dans leur abîme."*
"Je ne fais que ce qui est nécessaire pour Lunaria," répliqua Elara.
Sélora tenta de raisonner Elara, mais cette dernière, déjà consumée par son ambition, refusa d’écouter. Finalement, la matriarche quitta la cour, retournant à sa tour dans la Spirale des Ombres. Elle continua de veiller sur Lunaria de loin, mais son absence laissa Elara libre d’agir sans retenue.
Sélora Astrith mourut quelques années plus tard, seule dans sa tour, laissant derrière elle une collection de manuscrits et de reliques inestimables. Certains prétendent qu’Elara elle-même revint une dernière fois pour consulter ces trésors, cherchant à comprendre les avertissements de son ancienne maîtresse.
Pour beaucoup, Sélora est vue comme la préceptrice de la plus grande reine que Lunaria ait connue, mais aussi comme la conscience perdue d’Elara, celle qui aurait pu sauver le royaume d’une destinée trop sombre. Quant à Elara, bien qu’elle ne le montra jamais, certains croient qu’elle ressentit toujours la perte de sa mentor, une étoile éteinte dans son firmament personnel.
Lorsque Argone perdit la loyauté d’Abbadon, il utilisa Elara comme une pièce maîtresse pour contrecarrer cet affront. Argone joua sur la fierté et l’ambition d’Elara, lui faisant miroiter un pouvoir encore plus grand si elle parvenait à conquérir Valdornis. En échange de son soutien, il révéla à Elara les secrets du palais d’Abbadon : d’antiques reliques qui, selon Argone, pourraient élever Lunaria au rang de puissance suprême de l’archipel.
Elara convainquit le Tempus Phaïton, l’une des figures politiques les plus influentes de Lunaria, de financer une croisade contre Abbadon. Pour cela, elle promit des trésors inestimables et des révélations qui changeraient le cours de l’histoire. Cette croisade, bien qu’initialement destinée à saper le pouvoir d’Abbadon, marqua le début de la rivalité entre deux figures immortelles, liées par un pacte mais déchirées par leurs ambitions respectives.
Avant d’être la reine immortelle et manipulatrice que l’histoire retiendra, Elara était une femme de savoir et de passion, cherchant désespérément à percer les mystères de l’existence. Mais cette quête la conduisit à des choix qui scellèrent son destin. À la fois visionnaire et dévoyée, elle incarne la dualité même de Lunaria : une lumière brillante sur un socle d’ombres profondes.
Dans ce tome : L’Ère des Ténèbres appelé également l'ère démoniaque, Lunaria joue un rôle central dans l’infiltration insidieuse des forces d'Argone. Le serviteur du dieu des ténèbres, Baal, prend l'apparence d'un marchand pour infiltrer la société lunarienne. Grâce à des pactes sournois, il réussit à corrompre la ville et à la déstabiliser, entraînant la chute du pouvoir en place. Lunaria, autrefois un royaume puissant, finit envahie par les légions de ténèbres d'Argone.
La corruption et l'infiltration démoniaque précipitent le début de la chute de Lunaria. La société, affaiblie de l'intérieur par des pactes diaboliques, devient vulnérable aux attaques d'Argone, qui transforme ce royaume autrefois influent en un foyer de chaos et de ténèbres.
L'invasion des légions des ténèbres d'Argone sur Lunaria fut une campagne brutale, méthodique et implacable. L’armée sombre, composée de morts-vivants, de démons et d’abominations, déferla sur le royaume en une vague de destruction qui laissa des villes en ruines et des terres corrompues. Celerian Ombreciel, le roi de Lunaria périt durant l'ère des abominations, en legacy 129
Tout commença par des murmures, des rumeurs d’ombres grandissantes à l'horizon, des disparitions mystérieuses dans les villages isolés, et des cauchemars qui hantaient les habitants. La légion d’Argone approchait en silence, corrompant le sol lui-même, rendant la terre stérile et les cieux lourds de brume.
Première attaque : Sylvaris
La ville entourée par la forêt magique de Sylvaris fut la première à tomber. Les légions de démons d'Argone se faufilèrent sous la couverture des arbres, utilisant la magie corrompue pour infecter les bois sacrés. Les druides, pourtant maîtres de la nature, furent impuissants face à la souillure. Leurs rituels ne purent stopper les abominations, et en quelques jours, Sylvaris fut submergée. Ses sanctuaires, autrefois dédiés à la magie de la nature, furent convertis en avant-postes pour les démons. La forêt devint noire, ses racines tordues et empoisonnées, un signe avant-coureur de la désolation à venir.
Deuxième attaque : Valythor
La ville de Valythor, réputée pour ses savoirs alchimiques et ses laboratoires souterrains, fut la cible suivante. Les envahisseurs firent appel à des créatures venues des abysses pour pénétrer les défenses montagneuses de la ville. Les tunnels, qui avaient servi de refuge pour les érudits et leurs expériences, devinrent leur tombeau. Les alchimistes tentèrent de repousser l’ennemi avec des concoctions explosives, mais cela ne fit que retarder l’inévitable. La légion de morts-vivants écrasa Valythor, et ses laboratoires furent pris d'assaut, leurs savoirs profanés.
Troisième attaque : Nylthara
Nylthara, la cité côtière et centre de commerce maritime, tomba peu après. Argone utilisa sa maîtrise des ténèbres pour invoquer des tempêtes démoniaques qui engloutirent la flotte de Nylthara, coupant ainsi la ville de toute aide extérieure. Les marchés autrefois remplis d'artefacts mystérieux furent désertés, et les anciens temples lunaires de la cité furent profanés. Les survivants furent soit tués, soit capturés et transformés en soldats morts-vivants au service d'Argone.
Quatrième attaque : Ombrelune
Ombrelune, ville bâtie aux abords d’un vaste marais, résista quelque temps, utilisant les brumes épaisses et les marais traîtres pour ralentir la progression de la légion. Mais Argone envoya ses créatures rampantes, des démons capables de se mouvoir dans les eaux stagnantes, qui infiltrèrent la ville par les eaux fétides. Les sorciers et érudits d’Ombrelune, bien que puissants, ne purent résister à l'assaut magique des légions. Ombrelune fut engloutie par les ténèbres, et ses brumes autrefois naturelles devinrent porteuses de malédictions.
La capitale, Cendralis, fut la seule à échapper à une destruction totale. Grâce à ses murailles massives et à ses puissants cercles de protection magique, la ville parvint à résister à l’invasion directe. Cependant, même Cendralis ne put échapper entièrement à l’influence d'Argone. Les démons infiltrèrent subtilement la société lunarienne par le biais de pactes, corrompant lentement les élites de la capitale. Les grandes bibliothèques, autrefois regorgeant de savoirs occultes, devinrent des lieux de rituels sombres.
Bien que la cité ne soit pas tombée, l’atmosphère y était oppressante, et la résistance morale des habitants commençait à s’effriter. Cendralis restait le dernier bastion de Lunaria, mais l’ombre d'Argone planait au-dessus, menaçant de consumer la ville à tout moment.
Les terres autrefois riches de Lunaria devinrent stériles, transformées en des déserts hantés par des ombres et des légions décharnées. Le ciel était perpétuellement couvert, les lunes qui dominaient autrefois les nuits de Lunaria semblaient maintenant assombries par la présence d’Argone. Seule la capitale résistait encore, mais sa chute paraissait inévitable à moins d’une intervention divine ou héroïque.